Deux sculptures en tôles d’acier corten (1988)
Le personnage couché et les trois silhouettes debout sont réduits à des formes sobres et strictement géométriques dans lesquelles des fentes et des ouvertures suggèrent les yeux. Dans cette oeuvre dure et poignante, on reconnaît un monument aux morts impressionnant (inspiré par le nom de la station), qui se veut un appel à vivre ensemble, à partager des souffrances. Antoine Mortier hésita, dans un premier temps, à accepter l’offre de réaliser une oeuvre d’art pour une station de métro. Il craignait que ce ne soit pas un environnement adapté à la conservation de peintures et hésita également parce qu’il considérait qu’une intégration totale dans l’architecture était indispensable et qu’il ne voyait pas, à première vue, de solution à ce problème, vu la nature du travail. Lors d’une visite du chantier, il fut cependant frappé par la matière et par la masse d’un long bloc en béton dans l’un des accès. Cela l’inspira, car lentement germait l’idée de concevoir deux imposants haut-reliefs de sculptures métalliques, qui seraient montées de part et d’autre sur toute la largeur.
Liste des liens
ANTOINE MORTIER (1908 – 1999)
Antoine Mortier suit des cours du soir à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles tout en effectuant les métiers les plus divers. Il a été confronté aux réalités de l’existence et aux événements tragiques de la guerre. Mortier traduit ses bouleversements intimes par un art plus tourmenté, mouvementé et expressif. Il s’exprime depuis lors par des signes puissants, des formes imposantes et un foisonnement de couleurs créant l’émotion, la passion, l’exaltation, l’agression, la tendresse, l’obsession, le mystère et la mort. Il montre rapidement sa préférence pour le dessin et la peinture. Il est cependant aussi attiré par la musique et a fait partie, pendant plusieurs années, des choeurs du « Théâtre Royal de la Monnaie ». Antoine Mortier a été membre de la « Jeune Peinture Belge » et un précurseur isolé de ce que l’on appelle aujourd’hui l’« Action Painting ». Même si sa forme est abstraite, on peut l’apparenter à Permeke. Ses oeuvres se caractérisent par leur côté monumental.