Peinture à l’huile sur murs emboués en béton rythmée par des panneaux métalliques verticaux amovibles émaillés (1987)
Lors de la conception de la station Bockstael dans les années 80, l’architecte Maxime Brunfaut a fait appel à Jean Glibert pour ses qualités d’artiste traitant des jeux de volumes, de couleurs et de mouvements dans l’espace. Cette collaboration a débouché sur un aménagement de la station, marqué par une volonté novatrice – pour l’époque mais encore aujourd’hui – de mise en lumière des techniques d’ingénierie, dont les murs emboués d’aspect rugueux sont les témoins. L’artiste est intervenu de manière subtile sur les murs par bandes horizontales colorées successives, dans le prolongement du mouvement des rames de métro et d’axes particuliers, propres à la station. Un dispositif de tôles émaillées colorées – dont certaines sont mobiles aux deux entrées des voies – a été installé à la verticale sur ces murs, laissant ces panneaux sensibles aux mouvements des rames du métro. La finalité du travail conjoint de l’artiste et de l’architecte n’a d’autre objectif que l’accueil des voyageurs et des rames de métro entrant et sortant dans un flux incessant. Outre la fonctionnalité du lieu, le travail est aussi porteur d’un sens et d’une idéologie : celle de remettre en cause les aménagements où la facilité d’entretien, la sécurité et le beau au sens strict l’emportent sur le discours des concepteurs de jadis, sur l’histoire et sur le patrimoine. Jean Glibert lui-même définit sa démarche comme la volonté de révéler la nature du lieu et de garder ce qui en fait sa spécificité.
Liste des liens
JEAN GLIBERT (Bruxelles, 1938)
Jean Glibert a été formé dans l’atelier de peinture monumentale dirigée par Paul Delvaux à l’école de la Cambre. Il s’intéresse aux problèmes de l’intégration de la couleur à l’architecture, au milieu, à l’environnement urbain et utilise aussi souvent que possible les techniques mises en oeuvre dans la construction. La couleur crée, d’après lui, de nouvelles tensions sur des formes existantes et peut avoir un effet rythmique ou établir des liens. Il fait aussi des recherches sur la transparence (vitrail) et les agencements spatiaux, notamment via la chaire qu’on lui a proposée à l’Ecole Supérieure d’Architecture et des Arts Visuels de la Cambre. Jean Glibert est attiré par tout ce qui est expérimental. Il a peint, à l’aide d’un pistolet, des panneaux sur un terrain de parking et a reçu plusieurs commandes pour des banques et des écoles. Avec Norberte Loicq, il a posé 3.000 carreaux en ciment colorés dans le Parc du Middelheim d’Anvers à l’occasion de la 16e Biennale.
PHOTOS